mademoiselle zouzou Lutin
Nombre de messages : 3 Localisation : bordeaux Date d'inscription : 11/02/2007
| Sujet: La vie des autres Sam 24 Fév - 22:03 | |
| ça commence par un interrogatoire d'un homme par la Stasi. Cet homme est accusé d'avoir aidé quelqu'un à passer à l'Ouest. En fait, il s'agit de l'illustration d'un cours donné à l'école de la Stasi par un imminent professeur, notre "héros" : Gerd Wiesler. Cet homme, on le verra tout au long du film tout de gris vêtu, avec des écouteurs sur les oreilles quand il s'immisce chez les autres. Revenons-en à notre interrogatoire. Toute la démonstration tend à illustrer une technique, car dans l'Allemagne de l'Est des années 70-80, tout est affaire de mécanique. Nous, spectateurs, qui souffrons avec cet homme, interrogé froidement, privé de sommeil, dont la famille est menacée s'il n'avoue pas, pensons bien que cet homme est innocent. Petit commentaire du professeur : s'il est coupable, il répète sans cesse la même phrase qu'il a apprise par coeur, malgré le manque de sommeil et les questions incessantes, comme si l'être humain se réduisait à une mécanique bien huilée, si on appuie sur tel bouton, il se passe ça. Le pire, c'est que, quand on menace sa famille, l'homme crache le morceau et avoue: oui, il a aidé son ami à passer à l'Ouest, et donne des précisions qui ne font plus douter de sa culpabilité. cqfd : on applaudit le grand professeur. Plus tard, celui-ci est chargé par un des ses collaborateurs "d'écouter" ce qui se passe chez un couple d'artistes en vogue (lui auteur trop bien sous tous les rapports et elle actrice, maîtresse obligée du ministre de la culture). Et on va assister au rituel quotidien : notre héros blouson gris et casque (façon SS au procès de Nuremberg) écoutant, masque impassible, la vie des autres. Jusqu'au jour où l'auteur qu'il espionne écoute "La sonate de l'homme bon" et là, notre homme craque (ouf ! enfin !), où l'on découvre l'homme sous l'automate et où le concept de résilience, si cher à Cyrulnik, s'illustre encore une fois. C'est l'histoire d'une rencontre entre un homme seul, dénué de toute émotion apparente, avec un monde qu'il ignorait jusqu'à présent : l'art (la musique, le théâtre, les mots, le jeu de la belle actrice). A partir de là, il va vivre à travers ces gens, non plus pour les espionner et pour les traquer, mais pour les aider. Il n'est plus ange exterminateur, mais ange gardien, ou comment une rencontre va transformer un être passif en acteur de sa vie. La dernière scène du film est dailleurs très évocatrice. Notre héros va acheter un livre (et pas n'importe lequel !) et le vendeur lui demande s'il faut emballer le livre. Gerd répond : "Nein, das ist für mich" et la vie entre enfin dans sa vie. La vie des autres fait place à sa propre vie. Son histoire peut commencer. La vie des autres, film allemand de Florian Henckel Von Donnersmarck | |
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Modile Lutin
Nombre de messages : 7 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 20/02/2007
| Sujet: Re: La vie des autres Ven 9 Mar - 10:26 | |
| Fallait pas tour raconter, mais c'est vrai très très bon et beau film ! (j'ai fait court hein ?) o))) | |
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